C'est un article en page 35 de La Nouvelle République de ce jour qui m'a interrogé et me fait remonter cet ancien article de mon blog à lire plus bas...
Les anglicismes sont de plus en plus nombreux dans notre vocabulaire et cet article de la Nouvelle république mentionne de manière hypothétique les raisons nous permettant d'établir ce constat. L'univers numérique et la matière informatique sont manifestement pointés du doigt.
Personnellement, j'ai toujours eu un problème avec la langue anglaise au niveau de la prononciation, l'entendre et la parler me sont fastidieux. Les phrases me paraissent être un assemblage de mots aux sonorités délayées, confuses aux accents toniques impromptus. J'ai du mal à repérer les mots et donc à en comprendre le sens. A ouïr, je ne trouve pas belle et harmonieuse cette langue si répandue dans le monde, quasi universelle. Par contre, je la trouve plus digeste et agréable à l'oreille à travers le chant et la chanson.
A mon sens, il n'y a pas que cela, il y a aussi notre élocution qui est sensiblement impactée par les formes nouvelles de la communication orale à travers les genres d’expression du domaine musical, et cinématographique où l'on débite de plus en plus vite (speed) son verbiage : paroles de chansons ou celles de son rôle d'acteur(trice). Langage précipité ou susurré, que ce soit sur scène ou dans la rue, on articule plus, on parle bien trop vite.
J'ai aussi du mal avec le rap lequel me semble une logorrhée rythmique qui, en dépit des rimes, me parait être un redondant martellement saccadé de mots.
Mentionnons également l'usage du smartphone où les messages en langage SMS viennent aggraver la situation en ce qui concerne l'orthographe, le vocabulaire et la prononciation. En outre, il n'est pas rare de voir des personnes rassemblées autour d'une même table où, chacun sur son clavier, converse avec un tiers hors de ce groupe, voilà bien qui, socialement, altère sensiblement toutes communications en directe ou, "en live", en franglais dans le texte...
Je dois bien en convenir, toutes ces formes et pratiques de langages, ce n'est plus de mon temps, alors que les jeunes générations, elles, n'ont aucun souci avec cela...
L'article de la NR - Dialogue de sourds... on susurre sur scène ou à l'écran en parlant ou en chantant ...
Dans cet article du 14 novembre 2019, intitulé : "Des acteurs de moins en moins audibles … " j'écrivais :
Découvrant ce billet, il y en a qui ne vont pas manquer de me dire que je suis sourd... et je leur répondrais que, même si je suis parvenu à l'âge où l'acuité des sens est nettement à la baisse, j'ai encore l'ouïe assez développée pour me dispenser d'appareillage acoustique.
Pour moi, c'est l'articulation du langage, par la génération actuelle d'acteurs, qui est en cause.
Cela est flagrant quand on suit une téléfilm contemporain à la télé, des dialogues je capte de moins en moins le contenu car les acteurs parlent bien trop vite, en susurrant du bout des lèvres les mots et les phrases de leurs rôles... chaque syllabe est comme noyée, parfois même escamotée dans cette précipitation. Le débit est bien trop rapide, la prononciation étouffée ; on doit faire des efforts pour suivre l'intrigue et tenter de comprendre la teneur des échanges, saisir le fil des conversations. C'est très frustrant...
Par exemple, vendredi 8 novembre 2019 sur F.2 à 21H05, était diffusé un téléfilm policier : « Le poids du mensonge » où les acteurs, certainement crédibles dans leur rôle, parlaient bien trop « entre les dents » pour que l'on comprenne ce qu'ils disaient... Sans doute veulent-ils paraître authentique, privilégiant l’émotionnel attenant à leurs rôles respectifs, ou bien, en conformité avec la façon de s'exprimer des jeunes de notre temps qui parlent de plus en plus vite en articulant peu et aussi en sourdine de crainte qu'une oreille indiscrète les écoute ou capte leurs propos. J’appelle ça «parler en-dedans»...
Très curieusement, les films et téléfilms étrangers, retransmis en langue française et donc traduits, sont tout à fait audibles, les voix se font parfaitement entendre, on distingue clairement leurs sons et on comprend tout des propos qu'elles émettent. Le langage est parfaitement articulé sans nuire au ton circonstancié que doivent prendre les acteurs pour coller à l'intrigue tout en dégageant les émotions justes... Transposés de l'anglais ou de l'américain, les dialogues devraient être formulés avec précipitation, eh bien non, tout est parfaitement audible et compréhensible et correspond au scénario.
C’est bizarre ça tout de même ! Allez savoir pourquoi on suivrait mieux à l'écoute une série étrangère qu'une élaborée et tournée chez nous ?...
S'ajoute à cela, les fonds musicaux qui, même en sourdine, peuvent gêner l'écoute des dialogues. S'ils doivent, accompagnant l'image et le jeu des personnages, souligner artistiquement l'atmosphère tenant à l'intrigue, maintenant par exemple l'intensité dramatique, certaines musiques d'accompagnement peuvent vite être obsédantes et nuire à l'audition et donc à la compréhension des paroles émises par les acteurs.
Vous direz que ce n'est peut être pas important que l'on ouïssent chaque mots et même certaines répliques du répertoire oral, ce qui doit apparaître en premier lieu, ce sont les mimiques, les expressions de ces acteurs qui, alors, supplantant la teneur des échanges verbaux, rendent intelligible et crédible le contenu de chaque scène.
Admettons !... Il n'empêche que lorsque ces imperfections de la diction à travers le jeu des acteurs se répète, par trop, dans la majorité des menées de l'action, suivre le déroulement du film, devient laborieux et ça en gâche sensiblement la portée et l'intérêt.
On peut aussi dire que c'est la prise de son qui est mauvaise, par exemple en pleine nature où il faut filtrer les bruits parasites et ne conserver que ceux qui correspondent au script, en phase avec les lieux. Il en demeure encore de nombreux cas où l'articulation des acteurs est insuffisamment audible.
Nombre d'entre eux, viennent pourtant du théâtre où, là, on travaille nécessairement la portée de sa voix en sachant en moduler les inflexions et l’intensité, tout en apprenant à bien articuler chaque mot, et à bien débiter chaque phrase.
Nous serons certainement d'accord en convenant, à moins que le scénario ou le metteur en scène ne l'exige, que crier n'est pas indispensable pour se faire bien entendre, il n'y a qu'une bonne prononciation pour y pourvoir.
Donner de la voix sans hausser le ton, c'est sans doute cela qui fait de la parole un art ...