L'automobile est-elle à son déclin à ce moment de disgrâce lié aux nuisances écologiques associées à celui de l'engorgement des villes, des voies péri-urbaines, et aux taxes dont on l'affuble en dépit des ventes dont on dit qu'elles ont encore progressé cette année ?
Ou bien, grâce aux technologies de pointe embarquées sera-telle, voiture d'un proche futur, encore et toujours plus indispensable pour se déplacer ? Sont bientôt aboutis des voitures entièrement autonomes apte à circuler sur toutes routes, auto-pilotées sans la moindre aide de son conducteur devenant alors passager.
Pourtant on lui fait la guerre à cette misérable auto, que l'on veut de moins en moins présente dans le cœur des villes jusqu'à la chasser définitivement comme pestiférée. Oui elle est polluante cette bagnole surtout les diesel dont on a déjà programmé l’extinction.
Mais quelle manne ultra substantielle elle représente, néanmoins pour l’État : taxée à sa fabrication, à sa sortie d'usine puis en cours d'utilisation par le biais des carburants qu'elle utilise, eux toujours plus chers à la pompe, le coût de son entretien et des réparations, et surtout en amendes pour stationner et pour circuler lorsque les radars à foison la flashouille à tout va, la bougresse, souvent en excès de vitesse. Une vitesse dont on a récemment abaissé le seuil passant de 90 à 80 km/h sur toutes routes nationales et départementales...
Alors quelle leçon doivent retenir les constructeurs et la foule des automobilistes rassemblés à ce Mondial de l'Automobile 2018, Porte de Versailles à Paris, le plus grand et événementiel salon mondial du genre ?...
Il y a 10 ans déjà j'avais écrit ce pamphlet satirique sur la question car il faut bien convenir que la santé de la planète Terre est aujourd'hui lourdement affectée par les multiples activités humaines polluantes au niveau de l'atmosphère, des sols et aussi des océans. Tous ces véhicules : autos, bateaux, avions, à moteur thermiques y participent pleinement, leur nombre se faisant encore exponentiel...
Et pendant ce temps là,
Et vas-y : roule, roule, roule !
Avec ton p’tit diesel ;
Le pétrole coule, coule, coule,
Qui lui donne des ailes …
Et pendant ce temps là,
Ceux qui ont la combine,
Gagne à la tombola,
Du prix des gazolines …
Et vas-y : roule, roule, roule !
Avec ta belle bagnole ;
La vitesse te saoule,
Autant qu’un verre de gnôle …
Et pendant ce temps là,
Fument toutes les usines,
Qui nous sonnent le glas
Sur les murs de glycines …
Et vas-y : roule, roule, roule !
Avec ton vieux tacot,
De Paris à Kaboul,
Fais lui bien chauffer l’pot !
Et pendant ce temps là,
Grésille dans nos cuisines
L’huile des chipolatas
A r’mettre dans ta bousine …
Et vas-y : roule roule roule !
Avec ta pétrolette
Pendant qu’le monde s’écroule
Vas donc faire la fête !...
Et pendant ce temps là,
Retombent en pluie fine,
Des bris de cancrelats,
Qui polluent nos bassines…
Et vas-y : roule, roule, roule !
Avec ta grosse berline,
Va épater les foules,
Et promener ta voisine …
Et pendant ce temps là,
Victimes de la famine,
Ceux qui n'ont rien dans l’plat,
Ne bouffent que des racines …
Et vas-y : roule, roule, roule !
Avec ton monospace,
Faire bien tirer la goule,
A ton voisin d’en face …
Et pendant ce temps là,
Il en est qui s’échinent,
Tremblant sur les gravas,
Qui font pleurer la Chine …
Et vas-y : roule, roule, roule !
Dans ton cabriolet,
Pour sortir les p’tites poules,
Rejoindre les gros minets…
Et pendant ce temps là,
Il y a ceux qui piétinent,
L’infâme conglomérat,
De leur pays en ruine…
Et vas-y : roule, roule, roule !
Avec ton bon vieux van ;
Pas besoin de cagoule,
Pour profiter du vent …
Et pendant ce temps là,
Les « gros » emmagasinent,
Riz, blé et chocolat,
Pour s’payer leur piscine…
Et vas-y : roule, roule, roule !
Avec ta super car ;
Les autres qui ont les boules,
Ce ne sont pas des stars …
Et pendant ce temps là,
Etalent en vitrines,
Robes, bijoux et falbalas,
Les férus de doctrines …
Et vas-y : roule, roule, roule !
Avec ta p’tite auto,
T’es bien glissé dans le moule,
L’essence est au prix haut !...
Et pendant ce temps là,
La Nature féline,
Nous prépare, un trépas
Au gré d’humeurs marines …
Farfadet
- Mirebeau le 27 Mai 2008 -