Habitant de part et d'autre du vaste océan, ce n'est pas souvent que nous nous voyons, Jean-Claude et moi. Mais cette fois, un coup de fil inattendu par deux fois renouvelés car souvent sollicité par des appels intempestifs de démarcheurs de tous poils, le numéro s'affichant m'étant inconnu, j'ai tôt fait de raccrocher. Mais le bougre a insisté et finalement a bien fait. Au bout d'un temps d'hésitation ne reconnaissant pas immédiatement l'interlocuteur dont la voix a un accent particulier, il me dit que nous sommes amis sur facebook et là, ça fait tilt : Ah c'est Jean-Claude du Canada ! Il m'apprend alors qu'il est à Loudun, la petite ville voisine dont il est originaire et qu'il aimerait bien nous rendre visite. Le problème c'est que comme à chaque fois qu'il vient en France, il est, comme on dit maintenant, surbooké... il me rappellera pour me dire l'heure de son passage. En fait, au cours de l'après-midi de ce lundi 2 juillet, le voilà qui arrive en coup de vent* et, avec lui, cette expression n'est nullement un euphémisme mais un épithète qui lui colle parfaitement à la peau et je dirai même au maillot (Pour comprendre attendez la suite...) Vous dire, Il ne reste pas plus de 10 minutes car, dans celles qui suivent, il doit être à un rendez-vous important pour lui à Loudun ... il me demande s'il peut repasser dans la soirée et s'il peut voir le match du Mondial opposant la Belgique au Japon. Avec plaisir ! Il peut même dîner avec nous... ce n'est pas la peine, me précise-t-il, car il aura pris son repas du soir avant de venir. Il sera là à 20 heures...
NB : cliquer sur la photo ci-dessous pour la voir dans sa dimension originale, de même avec les autres vues qui suivent que l'on peut aussi faire défiler en se servant de la flèche à droite ou à gauche.
Au collège Saint-Louis de Saumur - la classe de 5ème Moderne - Année scolaire 1957-58 - Jean-Claude est assis au premier rang, le deuxième en partant de la gauche, juste à côté du professeur de dessin qui tient son chapeau - Sur ce même rang tout à l'opposé, le premier à droite, croisant les bras comme les copains, c'est mezigue en pantoufle... Au milieu, de droite à gauche l'abbé M. notre professeur principal qui nous enseigne le Français et l'abbé B. qui nous enseigne les mathématiques.
Avec Jean-Claude, ça fait 60 ans que nous nous connaissons. Cela remonte à l'époque où nous étions pensionnaires au collège Saint-Louis de Saumur... c'était un bon élève sérieux, bien plus que moi qui ne travaillais que les matières m'intéressant et surtout à chaque fin de trimestre pour réussir les épreuves des examens qui complétaient (coefficient 2), les épreuves de compositions mensuelles pour passer, l'année suivante, dans la classe supérieure.
Jean-Claude aimait beaucoup le sport, il était surtout fan de cyclisme et suivait rigoureusement les palmarès de toutes les courses, critériums et championnats de cette discipline. Il aimait aussi le foot. Moi, à cette époque, le sport ce n'était pas trop mon truc... et je trouvais bien laborieux de courir après un ballon ou de soulever mon cul pour franchir plus d'un mètre vingt au saut en hauteur. Je ne me démenais pas non plus outre mesure lors des cross-country...
Le circuit du 17 Tour de France Cyclotouriste - Jean-Claude est le 3ème en partant dela gauche, au premier rang, tenant la banderole, juste au dessu du logo FF-vélo.
Mais ce récent Lundi, quand jean-Claude est arrivé comme prévu à 20H, c'est surtout le sport qui a animé notre conversation à travers les échanges de ces retrouvailles bien sympathiques. Il avait apporté un bonne bouteille de Sauterne que j'ai aussitôt mise au frais pour bien fêter ce moment, un peu plus tard dans la soirée.
Nous voici donc bien installés devant la télé où le match France-Japon vient de commencer alimentant moult commentaires et exclamations. Mais nous ne parlons pas que du match, passant du passé au présent, nous évoquons d'abord quelques souvenirs d'enfance du temps où nous étions potaches, puis Jean-Claude m'explique qu'il est arrivé sur notre continent depuis plusieurs semaines car il la participé au 17ème tour de France de cyclotourisme, ayant parcouru 3100 kilomètres en 20 jours depuis le départ à Flers dans l'Orne. Il en a bavé surtout au cours de la deuxième semaine à cause du temps épouvantable étant transi de froid à cause de la pluie incessante lors des étapes. L'ami Jean-Claude, étant l'un des plus âgés parmi ces vétérans du cyclisme, compétiteurs amateurs de haut niveau, a accompli un fort bel exploit. Je suis très admiratif de cette vitalité, pugnacité, et esprit sportif de la part de ce jeune homme de 74 ans !...
*"En coup de vent", vous saisirez là ce que cette expression signifie pour l'ami Jean-Claude qui, en de nombreuses occasions sur sa bicyclette, fend la bise...
Jean-Claude et Annie suivent le match - l'émission d'après-match - Amélie étonnée par la pugnacité des Japonais - Annie navrée que les Japonais aient perdu - Jean-Claude avait bien pronostiqué le score 3 à 2 en faveur des Belges - Quelle soirée animée avec un fameux Sauterne pour fêter l'événement !
Revenons au match... Annie m'étonnera toujours, elle qui n'est pas fan de la culture orientale, la voilà qui, à cette occasion soutient les Japonais contre nos amis belges ... Cela amuse beaucoup Jean-Claude qui ne croît pas à une victoire des asiatiques. pourtant après une première mi-temps laborieuse finissant sur un score nul, en deuxième partie, ce sont bien les japonais qui marquent deux buts, coup sur coup... nous sommes ébahis et devons convenir que ces japonais jouent très bien défendant bien leur position et contrattaquant avec brio. Mais les Belges ne baissent pas les bras (inutiles, sauf pur le gardien de but, dans ce type de compétition où ce sont jambes et têtes qui sont exclusivement à la manœuvre) et marquent eux aussi deux buts avant la fin du temps réglementaire. On redoute les prolongations quand à la 4ème minute du temps additionnel Chadli offre le but de la victoire aux "diables rouges"...
Vous dire qu'il en a été poussé des Waouh d'enthousiasmes dans la maison ce soir là ! Annie trépignait d'agacement à chaque but des Belges, en rouge et poussait sa joie à chaque but des Nippons en bleu. Amélie qui nous avait rejoint vers 22 heures, était médusée par leur score puis ébahi par cette étonnante remontée des Outre-Quiévrain.
Et Jean-Claude de me rappeler mes "prouesses" de gardien de but lors d'un match scolaire à Saint-Louis, où je fis une étonnante sortie à côté des poteaux, tandis que le ballon que je comptais intercepter, lui, filait dans la cage à mon grand étonnement... éclats de rire ... le foot et moi, une bien courte mais étonnante histoire !...
Nous en profitons pour évoquer bien d'autres instants drôles et aussi moins drôles de notre séjour en pension. On évoque aussi nos parents, souvenirs bien plus émouvants.
Bientôt 23 H 30, jean-Claude doit retourner à Loudun, demain, en début après-midi, il prend l'avion à Nantes pour retourner au Québec où il nous a invité.
Chaleureuses bises. C'est le moment de la séparation. Merci à toi Jean-Claude pour cette sympathique visite. On espère bien que Toi et Marise, reviendrez en France et qu'à cette occasion on puisse vous garder plus longtemps chez nous.