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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Les clins d'oeil du Farfadet

Ce film est une fable de notre temps associant la réalité au merveilleux...

Venant de lire les critiques je répondrais à ceux qui condamnent le côté bisounours et un peu mièvre du film à cause des bons sentiments des deux personnages principaux, victimes qui en arrivent à culpabiliser, que le cinéma est aussi là pour nous faire rêver et, de là, susciter des sentiments autres que ceux surgissant au premier degré. Pourquoi n'aurions-nous pas un jugement révisé et moins caustique sur nos agresseurs, nous rendant compatissant face à leurs détresses et insuffisances, surtout quand il n'y a pas mort d'hommes ?...

Essayer de comprendre comment l'autre, le méchant agresseur voleur en est arrivé là, puis tenter de savoir quelles étaient ses motivations, ses faiblesses, dans quelle situation il se trouvait, constituent une démarche positive et certainement enrichissante sur le plan humain. .

Nous vivons dans un monde où les impressions, les appréciations, les jugements sont souvent livrés à l'emporte-pièce... Pour cela, il n'est qu'à considérer tout ce qui est publié et émis en vrac sur les réseaux sociaux ; le plus souvent, c’est avec leurs tripes que les internautes s'expriment, vite fait, à la sauvette. Y mettre un peu plus de Raison de Tête puis de Sagesse du Cœur, ne serait-ce pas plus convenable, plus juste, plus humain ?

 

Personnellement je me trouve bien en phase avec le personnage de Michel, interprété par Jean-Pierre Darroussin.

Lorsqu'il découvre leur agresseur suscitant beaucoup de colère puis d'incompréhension, face à l' indignité et la violence de sa conduite, il réagit d'abord avec ses tripes et, dans la foulée, lui fait payer le préjudice subit en le dénonçant à la police laquelle, après enquête, le livre à la justice.

Mais, quand la tête, à son tour, s'exprime, apparaît alors une prise de conscience différente, celle de ce que l'on est devenu par rapport aux autres bien plus en détresse que nous, ce qui nous fait relativiser au niveau de notre réaction première en évaluant le poids de la sanction devant s'en suivre.

"Qu'est-ce que vous vous imaginez, ne pensez-vous pas que l'on a tôt fait, ayant assuré pour gagner sa croûte, de s'encroûter ensuite dans une petite vie bourgeoise".... qui échappe à cela ? Et pourquoi, en en prenant conscience, on n'aurait pas un moment de doute nous faisant alors culpabiliser face à ceux qui ont plus de mal à se sortir de l'indigence, ne trouvant pas leur place dans la société ?

 

Tous ces points d'achoppement de la relation de soi avec autrui à travers la brutale réalité sociale sont évoqués, rendus palpables grâce aux dialogues réalistes à travers les échanges vifs de propos percutants, et aux réactions viscérales des personnages en confrontation : Michel avec Christophe – Marie-Claire avec la mère de Christophe – Michel avec Raoul – Michel et Marie-Claire avec leurs enfants. Il n'y a rien que de l'humain qui s'en dégage, de l'humain avec ses cris de révolte, de désespoir et de consternation, mais aussi avec ses espoirs puis l'envie de comprendre, de surmonter, d'aider, de s'aider et non de céder à ses rancœurs...

 

Quel poids a ce film face à tous ceux de tous genres et si nombreux nous contant les méfaits de vils individus, dont la seul intérêt jusqu'à l'issu fatale, est non seulement de les combattre avec acharnement et violence mais de leur faire payer au prix fort leurs incartades et leurs crimes. Des scénarios bien souvent construits autour de l'unique et ultra-satisfaisante vengeance. "Tu as fait le mal, je te rends le mal en te faisant plus mal encore"... et pour ça, à mon tour, je détruis, j'anéantis, j'élimine cette crapule, ce salopard, ce monstre malfaisant répugnant si indigne. Est-ce la bonne solution, la mesure irréversible le ? N'y a-t-il pas d'autres voies à suivre ?

 

Demeure cette brûlante question : Comment permettre aux auteurs de délits et de crimes de réparer puis de se reconstruire en tant qu'êtres humains aptes à vivre au milieu de leurs semblables ?

Dans ce film on entrevoit une belle part de la réponse. Si le contrevenant, le criminel doivent payer le tribut en conséquences de leurs actes, il peuvent aussi recevoir la sollicitude de leurs juges, la mansuétude pouvant venir aussi de leurs victimes lorsqu'elles n'ont pas été meurtries et elles-mêmes, détruites par le mal subit.

Les frères de Christophe sont pris en charge par Michel et Marie-Claire. Voilà bien une jolie réponse en guise d'espoir pour ces enfants auxquels on va tenter d'éviter d'entamer un mauvais parcours...

Une belle note d'amour répond ici à la haine et à la rancœur.

C'est toujours un spectacle réjouissant quand ce sont les bons sentiments qui s'expriment...

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Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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