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Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Les clins d'oeil du Farfadet

Réédition d'un article initialement publié le 14/07/2012. - Les 14 juillet d'Antan -

T‘chi qu’vo crayez vou z’autes qu’o y a rin qu’les gars tchi grimpent ou mât d’chocagne …o serait bin  prétentioux d’l’affirmaïe … les fumelles z’aussi elles ascenssiounnent, y’en counnais bin piu d’ine tchi mountent ou z’arbres tchomme de vraïes d’jarnements  …

T’nez donc’h y va vous racontaïe  l’exploêt d’la drohllière à Beurnabé tchi z’avions decrouchaïe l’grou lôt ou mât d’chocagne le 14 Juillet 1951 sur la piace dau champ de fouère à Vouzailles

O f’zait bin chaud ct’été là… ine feurnaise… et la populace dau pays ations rassembyée peur les feustivités répioublicaines dau jourh …

Après la cours’à l’oeuf pis tchalle ou sac qu’avions vu chouèrh autant d’choquilles que d’goules hilardes, vint le moument des réjouhissances seurprèmes avec l’ascenssion d’au mât d’chocagne …

O l’étions teurjhours un grland moument d’au frlanche ridjolade tche d’vouère tchau margousins montaïe ou mât tout geurssé et savounaïe . Z’y grimpaïe un mêtr’ peurfoés deussh ou trouês mais d’jhère pus avant d’au glaissaïe vit’ fat ou bas. Ine annaïe, l’fi à Mathurin y laissa maême son pantchalon dans la deurgingoladgh’ …

Y’en avait ben tcheuque’s agiles tchomme andj’hille tchi arraivaïe au faîte et tchi r’d’écendions avec un prrix : ine tsaucisson , ine lampe eleuchtrick, ine « Opinael » ou ben ine bouteilh d’au pétchillant, ol’étions z’alors célèbraye tchomme d’aus héros et tchitte à rinçaye la d’jalle au nombeur’ coupains d’ine jourh …

Mais ct’annaïe tchi z’ou raconte, ici, o fut bin ine aut’ histouère. Fidjurez-vous qu’au l’est ine belle d’garce tchi s’présent’ ou bas dou mât…  Stioupeur peurmi tious les badauds dl’a fête … l’z’avions jamaïe vu ine talle chouse  : ine fi d’garce de drollhière peur  montaïe ou mât…  Pis là allt’ait en jupaïe…  t’au pense bin tc’hi yavait pien d’mirettes dau gars tchi relutchaient veur ct’e jeuhnesse tchi s’présentaïe là … mais aussaï bin d’autr’ d’leurs malaisies tchi, allhes, leur lançaient des éloises  y vous l’dit  moé !…

Ol’tait la drollhière à Beurnabé, ine sacrée bâllhe fille, gironde à souhet …et vl’a qu’all’ coummence à grimpaie, enseurrant tchau mât lisse ent’er tches tchuisses bin feurmes …

Tout eurtour, nos gars rignochent et lèvent la caquerelle s’disant qu’z’allons bintôt vouère son fond tchulotte à la drollhière au Beurnabé et qu’ça coummence à peurier sur la tchouleur dl’a tchullote d’la Mâryse… peurce qu’all’ s’appelions ainsi l’ainée au Beurnabé… Bianche ! Disions les uns…  raoze ! Affeurmions l’zautr’  ou bin byeu tchomme les tuniques d’au répioublitchins …  sans comptaïe les souhets dau pu girvoès disant  tcha l’tait pt’ête bin ine « sans tchulotte » …

Tchant qu’la Mâryse fut à bounne hauteurh, tout tchallé biaux messieurs en furent peur leur frrays, t’char la Mâryse l’avions bin préparaïe soune affayre et revêtaïe sous sa jupaïe, ine short byeu mârine tchomme thout’s les speurtives d’au c’temps là tchi peurticipaient aux « Landies » régionaux…

Et bin mieux ! Al grimpa djusqu’à la rouet d’chârette ou l’tions suspendaïe les priix, al décroucha l’pu valoureux : ine moulin à tchaffé elechtrick « Moulinaex » tch’al offrye à son beurve père …

El’tions tous médusés peur la peurouesse d’sa fillhe au Beurnabé ! …

Et mouè y vous y dit encorh tch’ o z’a fallu à pu d’un « jau » dau pays tchi veurlons convouler avec t’cho bâllhe Mâryse, ine sapré daose d’au courragh peur la r ‘joindr’ dans t’cho esceuladjes tchi zou mènent ou seuptième ciielh !…

* Ine nouvaelle oridjinâle dau père Lulu-Berlue  …

– Ceci est une fiction où les personnages sont fictifs ; les lieux, la date et les événements s’y rapportant, non circonstanciés face à ce qui tiendrait à la réalité.
– Illustration : image Internet  empruntée à l’ article de ce site en lien.
– * : Explications et traduction dans les commentaires ci-dessous.
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D
pour les amateurs de patois.......
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F
Bonjour Dominique.<br /> C'est vrai que c'est sans doute rebutant à lire (on parle un peu du nez par cheu-nous) Comme ils disent là, et en autre terroir : "Olé du baragouinage"...<br /> Ainsi, au bas de cette page des commentaires, vous trouverez le mien qui fait la traduction en bon français de ce parlhange du haut Poitou ainsi titré : "La fille de Barnabé monte au mât".<br /> <br /> Une historiette humoristique qui,du même coup, fait un clin d’œil au grand événement du moment : Les très prochains Jeux Olympiques de Paris 2024.dont l'ouverture solennelle se fera le 26 Juillet prochain.<br /> <br /> La fille a Barnabé ne redoute pas la gymnastique et les efforts sportifs en grimpant avec une belle agilité au mât de cocagne . Un autre clin d’œil qui remet à sa juste place la femme dans le monde des JO d'où elle était à l’origine exclue et qui depuis, participe à de multiples disciplines.y compris celles réservées aux hommes.<br /> Bravo à Elles !...
É
J'avions déjà vu ton texte, mon Farfadet. Olé une belle histoire, à c't'heure ! Chu bin trop jeune pour tout comprendre le dialecte régional et point originaire d'la région, mais olé une bonne histoire quand même (dommage qu'on n'aie pas le son). <br /> Sinon, dans ta contrée et dans la mienne, nous mangeons du gigouri ; plat issu de la « tuaison » du cochon, typique des campagnes du Poitou, de Saintonge et d’Aunis, on retrouve le gigouri (parfois gigourit, gigorit) sous différentes appellations . Autrefois, au cœur de l’hiver, le gigouri et la sauce du pire suivaient le sacrifice du cochon, offrant l’intérêt de ne rien perdre de cette mine de nourriture que constituait le goret (cochon). Aujourd’hui, l’expression « balance ton goret» peut se substituer à celle de « balance ton porc », en charentais cette fois.<br /> Mais nous autres préférons le manger, le porc, plutôt que le balancer. Olé meilleur !<br /> Bises, l'ami ! Et... fais-nous encore marrer !
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É
Mon commentaire date du 03 10 20 (et non du 17 07 24) ; je n'aurais donc pas dû recevoir d'avertissement de "réponse à votre commentaire".<br /> Pas grave, mais........... je suis très occupée avec la manif de samedi à La Rochelle.<br /> Bonne continuation.
F
Bonjour Éliane.<br /> -delà de leurs facéties, les Farfadets ne manquent jamais d'humour et adorent s'exprimer dans la langue d'Amédée Lambinoire qui parlait le patois encore en vogue dans les campagnes du Haut Poitou, il y a une soixantaine d'année.... Un français bien écorché qui muse autour de nos oreilles et nous met le sourire au lèvres ...<br /> <br /> Une saprée fil'l d'garce que tcho bâlle fille du Beurnabé !...
C
et bien dit donc ton patois j'ai su le lire et l'histoire m'a bien fait rigoler ... tous ces "mecs" en ont eu pour leurs frais ... short bleu marine sous sa jupe, son ardeur à monter pour décrocher le moulin électrique gros lot que nul d'entre eux n'avait pu emporter ! je crois bien qu'elle fut courtisée pour son courage, son adresse et sa beauté la Maryse déesse du jour !<br /> amitié .
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F
Merci Marie-claude d'avoir fait l'effort de lire et comprendre ce baragouinage et d'en avoir relevé le côté humoristique.<br /> En fait « mon patois » n’est pas académique et correspond plus à la façon de parler avec fort accent et déformations des mots et de la syntaxe comme cela était encore en vigueur dans nos contrées du Nord Vienne dans ces années là, juste après guerre.. Le vocabulaire, à quelques mots près est proche de celui de notre langue française et donc assez compréhensible. C’est sur la prononciation que j’ai mis l’accent en écrivant de manière phonétique… C’est donc une interprétation toute personnelle mais que je veux proche de la façon de parler (baragouiner) comme je l’ai entendu de la part des gens de nos campagnes au cours des années 50 – 60 – 70 …<br /> Je me souviens que mes petits camarades à l’école communale de Marigny-Brizay – année scolaire 1954-55- parlaient ainsi et bien sûr, j’avais pris le pli en parlant comme eux le « Tchi qu’olé tche » (Qu’est-ce que c’est que ça)…<br /> S’ajoute à cela le fait, qu’à cette époque nous allions à l’école jusqu’au 14 Juillet, étant tenus de participer à cette journée de Fête Nationale où avait lieu la distribution des prix puis les jeux publics identiques à ceux mentionnés dans cette petite histoire (une fiction si l’on considère les lieux, les personnages et la tournure des événements). Le soir, après le feu d’artifice, il y avait le bal populaire sous parquet (Rouil) installé dans la cour de l’école…<br /> Une façon, pour sourire et se souvenir de lier le passé à l’anecdote, elle, imaginaire…<br /> Amitiés.
F
Traduction :<br /> <br /> Qu’est-ce que vous croyez, vous autres qu’il n’y a que les gars qui grimpent au mât de cocagne ! Ce serait bien prétentieux de l’affirmer, les filles aussi escaladent, j’en connais bien plus d’une qui montent aux arbres comme tous vrais garnements.<br /> Tenez, je vais vous conter l’exploit de la fille à Barnabé qui avait décroché le gros lot au mât de cocagne, le 14 Juillet 1951, sur la place du champ de foire à Vouzailles<br /> Il faisait bien chaud cet été là…, une fournaise … et la population du pays était rassemblée pour les festivités républicaines…<br /> Après la course à l’œuf, puis celle au sac où nous avions vu choir autant de coquilles que de figures hilares, vint le moment des réjouissances suprêmes avec l’escalade du mât de cocagne.<br /> C’était toujours un grand moment de franches rigolades que de voir tous ces jeunes gens monter au mât tout graisseux et savonné. Ils grimpaient un mètre, parfois deux ou trois mais guère plus avant de glisser vite fait au bas. Une année le fils à Mathurin laissa même son pantalon dans la dégringolade …<br /> Il y en avait quelques plus agiles comme anguilles qui parvenaient au faîte et qui redescendaient avec un prix : un saucisson, une lampe électrique, un canif « Opinel », ou bien une bouteille de mousseux, ils étaient célébrés comme héros et quittes à « rincer la dalle » aux nombreux copains d’un jour …<br /> Mais, cette année dont je vous fait part, ici, ce fut une autre histoire. Figurez-vous que c’est une splendide fille qui s’est présentée au pied du mât… Stupeur parmi les badauds de la fête… Ils n’avaient jamais vu une telle chose : un sacré beau brin de fille pour grimper au mât et en plus elle était en jupe !… Pensez bien qu’il y avait plein de ces paires d’yeux des gars qui reluquaient vers cette jeunesse se présentant là… mais aussi plein d’autres de leurs compagnes qui, eux, lançaient des éclairs, je vous le dis moi !…<br /> C’était la fille à Barnabé une bien belle fille, gironde à souhait … et voilà qu’elle commence à grimper enserrant ce grand mât entre ses cuisse fermes.<br /> Tout autour, nos gars rient niaisement et lèvent la tête se disant qu’ils allaient bientôt voir son fond de culotte à la fille de Barnabé et voilà qu’ils commencent à parier sur la couleur de la culotte à la Maryse, parce c’est ainsi que s’appelait l’aînée du Barnabé… Blanche ! Disent les uns ; rose ! Affirment les autres ou bien bleue comme les tuniques des Républicains … sans compter les souhaits des plus grivois disant qu’elle était peut-être bien une « sans-culotte » …<br /> Quand la Maryse fut à bonne hauteur, tous ces beaux messieurs en furent pour leurs frais car la Maryse avait bien préparé son affaire et revêtu, sous sa jupe, un short bleu-marine comme toutes les sportives de ce temps là qui participaient aux « Landies » régionaux<br /> Mieux, encore ! Elle grimpa jusqu’à la roue de charrette où étaient suspendu les prix, elle décrocha le plus valeureux : un moulin à café électrique « Moulinex » qu’elle offrit à son brave père.<br /> Tous restaient médusés par la prouesse de la fille à Barnabé …<br /> Et moi, je vous rajoute encore qu’il a fallu à, plus d’un coq de ce pays qui espérait convoler avec la belle Maryse, une sacrée dose de courage pour la rejoindre dans des escalades qui mènent au 7ème ciel !…<br /> Une nouvelle du père Lulu-Berlue
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Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

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