Nous vivons une époque procédurière et nombre de choses aperçues furtivement et d'événements souvent insignifiants entrant dans le champ de notre "bonne conscience citoyenne" deviennent, de façon impromptue, sources de litiges.
Lisant cela dans le « Figaro premium » : « Un citoyen demande la suppression, au nom de la loi de 1905, d'une croix ornant le portail d'entrée d'un cimetière municipal. Le tribunal administratif de Poitiers doit rendre sa décision ce jeudi ». face à une telle requête,on tombe des nues...
On en arrive là à un niveau d'intolérance qui frise le ridicule mais qui demeure néanmoins inquiétant. Y aurait-il un laïcisme, à ce point, sectaire qui, alors, serait contraire aux principes fondamentaux de la laïcité ? A partir de tels comportements excessifs, on est enclin à penser que, sous cette forme, la laïcité se faisant dogmatique et affichant une intolérance irréductible en certaines circonstances, s'approche de ce qu'elle dénonce : la religion qui s'impose.
Un fanatisme laïque... on y arrive !... Il ne faut pas oublier, que l'on soit croyant ou pas, que notre histoire de France est pétrie et induite par une "culture" Judéo-chrétienne. La Laïcité, appuyée par la loi de 1905 est, en soi, une excellente mesure pour vivre ensemble, entre croyants et pratiquants des diverses religions et libres penseurs, mais évitons ces remarques et revendications déplacées et, en l’occurrence, hors sujet. Faudra-t-il enlever toutes les croix des tombes qui en comportent puis celles des stèles au bord des chemins ou des calvaires que l'on trouve parfois en plein champ, puis abattre les édifices religieux dont bon nombre sont propriétés de l’État... Je trouve ce genre de revendication aussi ridicule que celle de citadins venus faire un séjour à la campagne, se plaignant du chant du coq ou des sonnailles de cloches aux cous des vaches.
En définitive, Le tribunal administratif de Poitiers a validé jeudi la présence d'une croix sur le portail du cimetière de ce village de la Vienne, contestée par le fils d'un défunt. En conséquence, le cimetière de Prinçay pourra garder sa croix...
Il faut aussi comprendre que dressées au-dessus des tombes des cimetières, ou par centaines, voire milliers, alignées sur les sites commémoratifs des grands champs de batailles du siècle écoulé, la croix n'est pas une effigie s'apparentant seulement à la mort ou la représentant (Ci-git... Ici repose...) mais elle est aussi, par sa verticalité, dirigée vers le ciel, un fort symbole de la Vie éternelle et sans aucun doute du Sacrifice, du don de soi et de sa propre existence pour le Salut de l'Humanité.
Au delà de la connotation de sa valeur symbolique pour les chrétiens, la croix se présente matériellement sous un aspect de potence, un assemblage perpendiculaire constitué de deux morceaux de bois ayant section du type chevron, bastaing, panne ou poutre. Ils peuvent aussi se croiser en formant un X.
A ce propos, il est intéressant de constater que les personnes ne sachant pas écrire, signent en faisant une croix et parla signifient leur présence au fait les impliquant. Partant de cet exemple, on peut en déduire que partout où s'affiche une situation ayant forme de croix ou utilisant sa représentation graphique, il y a prise de conscience. Le meilleur exemple est le carrefour routier toujours signalé par une croix
D'un point de vue anatomique signalons la disposition du faisceaux pyramidal croisé des nerfs émergeant de la moelle épinière. Les fonctions neurologiques de l'ensemble cérébro-spinal se fondent sur le principe du croisement.
D'un point de vue pratique dans le bâtiment il n'existe pas de charpente n'ayant recours à à des assemblages de pièces de bois se croisant ou se rencontrant. Dans le même ordre d'idée, il n'est pas de tricot, pas de tissage réalisés, pas de paniers tressés, sans croisements de fils ou de brins...
La croix, nous l'avons inscrite en nous à travers la topographie du système nerveux aux faisceaux se croisant déjà mentionné, mais aussi par l'image même de l'homme debout dont la colonne verticale : tête-tronc-jambes est en opposition avec l'horizontalité des bras tendus dans l'espace, nous avons là le plan croix idéal (L'homme de Vitruve).
La croix est un signe a valeur universelle qu'on retrouve dans les signes fondamentaux du calcul en mathématiques : + et X induisant valeurs et quantités dans le sens de l'ajout ou de la multiplication.
Dans le langage courant les faits marquants, les événements d'exception, sont à marquer d'une croix, pour s'en souvenir, pour les pérenniser... et, en certaines circonstances nous confrontant aux aléas de l'existence, on dit alors qu'il faut savoir porter sa croix...
Enfin, revenant à la croix des chrétiens, potence du supplice infligé et enduré par Jésus Christ, mais aussi par tous les martyres crucifiés à l'époque romaine, elle est toujours érigée, se dressant verticale au dessus du sol, son faîte pointant vers le ciel, on ne peut être insensible à cette symbolique reflet d'une réalité à la fois funeste et grandiose dans le Haut Sacrifice qu'y perçoivent les Chrétiens.
Une croix n'a rien d'ostensible, elle ne s'impose à personne car elle est aussi la réalité de ce que nous sommes, nous les Humains, Êtres debout, s'opposant à l'Espace et avançant dans le Temps, individuellement et aussi avec Tous les Autres Êtres humains, du Passé, du Présent, et du Futur......