Que ce soit sur le vif ou par écran interposé, l'image est en permanence au centre de notre existence et de nos préoccupations...
L'image, présentation, représentation, y compris celle que l'on donne de soi et, celle, reflet, de l'opinion d'autrui, l'image, dans notre temps présent, revêt une telle importance qu'elle confond réalité et fiction, modèles et copies, vécu et monde virtuel, esthétisme et disharmonie, moralité et amoralité ...
La foultitude d'aperçus, de flashs, de films, de vidéos, de photos, de spots publicitaires dont nous nous imprégnons chaque jour, finissent par saturer notre capacité à enregistrer ces flots incessants d'impressions qui deviennent totalement indigestes et ne nous permettent plus alors de discerner ce qui est authentique face à ce qui est fictif, ce qui est beau vis à vis de ce qui est laid ou disharmonieux, ce qui est juste face à l'erreur, ce qui est bon s'opposant à ce qui est mauvais...
Rêve ou réalité, cauchemar ou extase, on ne sait plus exactement ce que l'on est entrain de vivre lorsque nous sommes en présence d'événements toujours plus nombreux et intrusifs... notre conscience se perd dans un fatras d'images émanant de champs de visions dantesques où les repères éthiques et esthétiques sont gommés arbitrairement et à dessein...
Ceci pour faire passer le seul message en vogue qui s'articule autour de la tolérance...
Tolérance le mot est lâché… aujourd'hui il est de bon ton d'être tolérant et donc de savoir refréner son jugement sur ce qui n'est pas le lot de tous, sur ce qui est différent dans tous les domaines de la vie pratique et publique, sur les genres variés à l’infini, les goûts les plus marqués par les particularités, leurs singularités leurs inopportunités, ce qui sort des conventions et des sentiers battus.
En fait, ces « autrement », ces différences, en plus de nous être, par nature, imposés, nous devons socialement, civilement et moralement les accepter, les trouver bien à leur place, en reconnaître la légitimité pour ne pas être taxé de raciste, xénophobe, homophobe ou pire de fasciste...
Franchement, nous posant la question : Doit-on tout accepter ? Et, développant, dans une société qui revendique la liberté de penser et de s'exprimer, doit-on s'empêcher de juger, d'apprécier en fonction des critères qui ont toujours prévalu entre bien et mal, juste et faux, beau et laid ?...
A force de nous faire la leçon sur le politiquement correcte, conforme à la pensée unique, sur ce qui est permis et interdit d'exprimer ou de formuler, nous assistons aujourd'hui à toutes sortes de comportements décalés, d'émissions d'idées les plus saugrenues, de spectacles excessivement déjantés, de propos insanes et irrespectueux, de concours abracadabrantesques où l'excès de tolérance produisant jusqu'à des effets pervers, en devient, à son tour, insupportable ou pour le moins inacceptable...
Où cela s'arrêtera-t-il ?
A chacun sa vérité, à chacun ses droits d'être, de paraître selon ses codes, d'agir comme il lui plaît, comme ça lui vient dans l'instant et tout le monde est content parce qu'il faut se montrer ouvert à toute innovation bonne ou mauvaise, utile ou vaine, noble ou grotesque... qu'importe !... Il faut impérativement se montrer tolérant avec tout ce qui ce qui n'entre pas ordinairement dans nos habitudes, dans nos mœurs, dans nos façon de penser et juger.
Alors ne nous étonnons pas - les mentalités et les goûts ayant ainsi évolué depuis plusieurs décennies - qu'au Grand Prix de l'Eurovision de la Chanson auquel nous venons télé-visuellement d'assister, on en soit, cette fois, arrivé à placer, en haut, la barbe et, en bas, la moustache …
Au-delà de l'anecdotique et du drôle d'une telle situation – car remettant les choses, à leur place – il n'y a rien de franchement dramatique à cela sinon que l'on puisse être consterné par la démagogie qui consacre une prestation décalée au niveau de l’apparence de son acteur et qu’à l'autre extrême on doit aussi convenir, qu'en dépit d'une farce incongrue tenant presque de la provocation, celle de nos représentants français, ne pouvait mériter mieux que la dernière place...
"Twin-Twin" un groupe sans doute sympatique et plein d'entrain mais la "pitrerie", même sur une excellente rythmique, festive et joyeuse, devrait-elle l'emporter sur la classe et le talent ?...
s mélanges ?...