Carte de la Grèce : Épidaure encadré le plus au Sud - Notes des 21 et 22 Août 1970 dans le carnet de bord de Anne-Marie - Aucune note pour la journée du 23 Août.
Vendredi 21 Août :
Le réveil se fait de bonne heure ... la raison en est que nous sommes en plein soleil et que celui-ci rayonne déjà avec force … Nous transpirons dès le matin et buvons en conséquence …
Petit déjeuner substantiel, bien à la française avec café, pain, beurre, confiture… que l’on apprécie en rêvassant …
Une douche bienfaisante, suivie d’une mega lessive occupent chaque membre de notre dynamique compagnie …
Pour ce midi, Roselyne a cuit du riz qu’elle va préparer en salade… en attendant qu’il refroidisse, avec Maguy, ces dames se peaufinent la mise en plis… Elles ont le temps… vu la chaleur, le riz n’est pas près d’être froid et leurs cheveux seront secs bien avant …
Moi, je lis dans la voiture (portières grande ouvertes…) Daniel écrit sur le capot de la sienne ...un coup à se brûler les poignets ! …
L’après-midi, tandis que mes cinq compagnons vont se baigner, moi je potasse la cité grecque, puisque ce sera le thème de la veillée …
Mes amis revenant du bain, me disent que la plage était payante … 5 drachmes par personne…
Soirée restaurant bien agréable avant de passer à la cité grecque …
Au moment d’aller se coucher, il y a dans le voisinage, un groupe de français fort bruyant qui ne facilite pas l’endormissement …
Petit cours illustré intéressant pour comprendre la Cité grecque.
Samedi 22 Août :
Un peu avant 9 heures, nous sortons des tentes inondées de soleil, complètement liquéfiés …
Au cours du petit déjeuner, nous tenons un conseil de guerre qui n’a rien de spartiate bien que nous ne soyons pas si éloigné que ça de cette antique cité, grande rivale d’Athènes… Présentement, la question est de savoir si on envisage de faire un séjour à Olympie comme prévu initialement …
Après discussion, nous ajournons ce projet car le chemin retour vers la France se fera au moins en quatre à cinq jours mais, cette fois, après la traversée de la Yougoslavie, nous passerons par l’Italie du Nord et, à l’occasion, y ferons étape pour visiter Venise, se trouvant sur notre route … Cette perspective nous enchante tous …
Nous commençons à être saturé de soleil et de poussière surtout, un certain ras le bol qui nous fait rire aux éclats …
Au début de l’après-midi, nous partons pour visiter Épidaure, sis à une trentaine de kilomètres de notre camp …
Nous tombons sur une véritable oasis de verdure au milieu d’une nature hostile … Partout autour de nous , des pelouses vertes et ombragée, bien arrosée, contrastent avec les monts arides à l’entour …
Découverte du sanctuaire, consacré à Asclépios … en bout de site nous rejoignons le théâtre qui fait parti des monuments de l’architecture grecque parvenus jusqu’à nous dans un bon état de conservation…
Nous escaladons les gradins jusqu'aux plus hauts degrés … Vue plongeante sur la piste circulaire de 10 m. de diamètre sur laquelle évoluent quelques touristes qui testent l’acoustique extraordinaire de ce théâtre... D’où nous sommes, on peut entendre leurs chuchotements,... les froissements de papier, le grattage d’une allumette, la fermeture d’un livre, sont des bruits que l’on perçoit avec autant de netteté que si nous étions à proximité …
Chaque année, en cet endroit, sont présentées les drames d'Eschyle et de Sophocle… Fermant les yeux, nous imaginons ces scènes antiques illuminées par des flambeaux à la nuit tombée …
Après la visite du musée nous allons nous abreuver à une terrasse ombragée. Nous profitons de cette fraîcheur relative, pour écrire au dos de quelques cartes postales …
Au retour nous nous arrêtons à Nauplie pour acheter des cigarettes. Passant devant l’échoppe de tisserands, nous admirons leurs réalisations aux coloris très vifs et chamarrés … Pour L’un d’eux, m'ayant observé avec insistance, j'évoque Jésus de Nazareth … ???... Manquerait plus qu'il me mette au « point de croix » !…
Ce soir nous grignotons des raisins secs, des figues, des noisettes et du pain accommodant l’ouzo traditionnel …
Roselyne et Emmanuel ont fait une cueillette qui ne manque pas de piquants : des figues de barbarie !... - Scène circulaire au bas des gradins du Théâtre d' Épidaure.
Dimanche 23 Août …
Ayant sympathisé avec un jeune couple de Français de Nancy, Marie-Claude et Pascal, nous passons la journée avec eux : promenade, baignade pique nique et soirée apéro agrémentent le déroulement de cette avant dernière journée passée sur le sol hellénique … Demain nous repartons, mettant cap au Nord …
Le Site d'Épidaure...
Pausanias a rapporté jusqu’à nous cette légende comme quoi, Coronis la fille de Phlégyas roi de Béotie, venu en Argolide pour conquérir ce pays, s’était laissée séduire par Apollon. Elle mourut en mettant Asclépias au monde. Celui-ci fut élevé par une chèvre. Apollon confia alors l’enfant au Centaure Chiron qui lui révéla les secrets des plantes sauvages … Un berger ayant découvert le jeune enfant s’étonna de voir briller sur son front une étrange auréole… A partir de cet événement la légende se répandit qu’un dieu guérisseur était né en ces lieux … Le Hiéron d’Asclépios fut le centre de culte le plus célèbre de ce dieu… Tout un rituel se développa en ces lieux et de nombreux pèlerins vinrent à Épidaure solliciter les vertus curatives de ce dieu guérisseur … A l’époque romaine, les prêtres d’Esculape accomplissant l’exercice de la médecine, participèrent aux guérisons miraculeuses consenties par le Dieu … Au sanctuaire on adjoignit alors un sanatorium et une station thermale...
Tous les quatre ans, neuf jours après les jeux Isthmiques, se déroulaient des fêtes gymniques et dramatiques consacrées à Asclépios. S’y tenait entre autres, un concours de rhapsodes, déclamations sans musique mais mimées, le plus souvent, des poèmes d’Homère…
On doit la construction du Théâtre à Polyclète le Jeune. Les travaux furent entamés en 330 avant J.C. Jusqu’à 14000 personnes peuvent prendre place sur les gradins de ce vaste hémicycle … Ce Merveilleux édifice est aujourd’hui le symbole du théâtre grec antique.