Il aura été long celui là !... Ce fut bel et bien un Hiver gigantesque dont on ne croyait plus sortir ... mais avant de le chasser, au seuil du Printemps, je lui offre cette ballade blanche d'un amour impossible et floconneux entre deux essences qui parfument nos forêts et nos monts, avant que les genets, les illuminent de leur jaune éclatant…
Elle l’avait remarqué, ce grand ténébreux,
Il dépassait d’une tête les couronnes argentées
D’une armée de pins aux pieds si rugueux
Que tous les fauche-troncs en restaient épatés !...
Profil ébouriffé de tranche-montagnes,
Il agitait ses espars bardés d’aiguilles,
Son cimier fiché comme mât de cocagne,
Il n’avait rien d’une poupée qu’on maquille !
Elle déjà, s’était parée d’un fard farineux
Battu par les vents, douce émulsion de neige…
Elle souhaitait séduire le colosse résineux,
Et que blanche tourmente, nul n’abrège...
La sublime Epicéa, dans son atour virginal,
Lui fit signe d’une main gantée de nacre,
Mais lui, déployait un tout autre arsenal,
Pour escorter le prince Hiver à son sacre…
Jamais n’a aperçu cette Diva des cimes,
Celui qui brocardait ses troupes de rustres ;
Par sa fougue guerrière de généralissime,
Aux batailles des neiges, le Sylvestre s’illustre !…
Farfadet