Qui a dit que la justice,
Se faisait garde des sots
Sur laquelle la police,
Vient apposer son sceau ...
Si, dans ses bons offices,
Un commissaire, de ses mots,
Trouve sanction propice,
Pour soulager nos maux !...
Ceci dit, sans plus attendre, je vous joins cette nouvelle qui défraye la chronique et surtout nous réconcilie avec le genre humain, fut-il un employé, bien gradé de l’état…
Voici, ci-dessous, ce qui a paru dans la Nouvelle République du Centre Ouest, le journal du département des Deux-Sèvres, en date du 6 février dernier :
Une certaine et talentueuse Chloé, s’adressant au commissariat de la ville de Niort pour demander à ce que le montant de son amende soit révisé au rabais, s’est exprimée en vers et non contre la loi … Sa missive parvenu sur le bureau du commissaire a retenu toute son attention puisqu’il lui a aussitôt répondu, sous cette même forme poétique … Du talent au talent, voila qui change des sanctions habituelles et surtout si cela, pour une fois, n’enrichit pas les caisse de l’état, enrichit au moins, notre culture, et nous permet alors d’espérer, venant du genre humain, le meilleur pour nos lendemains
Lettre de la conductrice
Il était, une fois une Peugeot grise originale,
« 306 », on la nommera,
Qui partageait sa vie et son Célibat
Avec sa conductrice principale.
Dans la jungle du quartier Notre Dame,
Les places gratuites étaient chères,
Il fallait bien s’y faire,
Ou retourner vivre à la campagne.
Ici, pour « 306 », pas de garage individuel,
La rue, se partageait avec d’autres véhicules,
Plusieurs automobiles aux différents matricules
Qui, parfois se moquaient d’elle …
La raison, c’était, que plusieurs fois par an,
A défaut de ticket d’horodateur,
Une contravention de stationnement,
Décorait son pare-brise extérieur …
Jusqu’au jour où un Mercedes camion,
« 2045 », était son nom,
Originaire de Vasles-Mouton village,
La demanda en mariage !
« Ta réponse, vite il te faut donner,
Mon propriétaire, ne va pas tarder.
Sur cette place, à dix minutes, limitée,
Le temps nous est comté ! »
« 306 » se sentit rougir comme la couleur
De la peinture de la bande au sol,
Qui longeait le camion charmeur …
C’est alors, que coup de bol !
Sa conductrice arriva avec un garçon,
Chacun, les bras chargés de cartons.
« 306 » comprit, quand il ouvrit le camion,
Que le déménagement, c’était pour de bon !
Au-delà de l’amour, le temps est passé,
Et la saison des prunes avec lui
A deux jours de déménager
Cette histoire, si jolie,
Allait de terminer,
Sur ce petit et non dangereux délit.
Moralité :
Si la limite de temps, tu dois dépasser,
Mieux vaut, sur la zone rouge « 5 minutes » stationner
Car, c’est pas logique mais c’est comme ça et c’est pas juste,
Les PV zone roug e « 10 m inutes » valent plus.
Ce que nous vous demandons,
C’est de faire une geste : le montant
11 € au lieu de 35 €, la contravention…
Nous serions contents.
Merci de votre compréhension,
Et recevez cordialement,
Nos respectueuses salutations.
Les poètes du stationnement.
Chloé …
Réponse du Commissaire :
Vous, qui implorez en vers, m on pardon,
En cachant vos fautes sous des alexandrins
Expliquant les malheurs urbains de votre camion,
Et souhaitant vivre plutôt en pays maraîchin
Je lis, dans votre missive bien tournée,
Que la place de carrosse, à Niort, est fort rare,
Et que dans cette jungle routi ère, la monnaie,
Est bien utile, pour échapper au paiement en retard.
Sachez, que de votre délit, vous êtes pardonnée,
Par mes soins, à la condition que de multiples poésies,
Et de jolis alexandrins, nous ab reuviez,
Afin de nous faire oublier le reste des délits.
L’officier du ministère public
Qui peut aussi se montrer sympathique.
Alphonse Daudet nous gratifia un jour,
D’un Sous-Préfet aux champs…
Qui a pour émule, de nos jours,
Un Commissaire, bon enfant !…