Un sens à la mort : la vie !…
Fini, les Sabas de la nuit d’Halloween, aujourd’hui c'est la Toussaint et demain, ce sera la fête des Morts… Cette veille passée, nos jeux et déguisements nocturnes avaient pour mission d’éloigner les esprits malfaisants, tous ces êtres fantomatiques qui nous effraient. Aujourd’hui nous revenons à cette attitude du recueillement pour vénérer les Saints qui, par leur vie exemplaire, nous montrent la voie menant vers les hauteurs… Demain, d’une manière, plus intimiste, nous évoquerons ceux qui nous ont quitté pour l’Eternité : Parents, Proches, Amis, et tous les défunts qui ne dépendent donc plus de ce plan de vie terrestre… l’occasion de nous rappeler que nous sommes tous mortels, condition qui nous ramène à un état d'esprit à la fois plus humble et communautaire …
S’attrister ou, au contraire se réjouir de la mort (Au niveau des comportements, de nos jours, il est permis de tout envisager n’est-ce pas ?...) n’éclairent nullement ce sujet ô combien énigmatique de la mort ( dont, entre parenthèse, le sommeil est le frère jumeau…)
La mort met un terme à l’existence, c’est d’une évidence déconcertante, ce que je dis là, me direz-vous, mais c’est aussi pertinent en ce sens que, ce qui met fin à un événement, est en même temps, le début d’un autre… A elle seule, cette assertion mérite considération. Personne n’est revenu pour nous dire ce qu’il se passe, une fois franchi, ce seuil, rétorquerez-vous … C’est vrai pour un séjour prolongé dans l’au-delà … Néanmoins il existe de nombreux témoignages de personnes qui ont été cliniquement mortes, un laps de temps assez court et qui sont revenues à la vie … Souvent des situations pré ou post-opératoires, des noyades, des chocs comateux … Le plus souvent les personnes qui sont passées par ce stade de mort latente rapportent les mêmes faits au niveau de ce vécu bien particulier . De nombreux ouvrages existent sur ce sujet dont ceux, plus connus, recensés par le Dr Moody …
Mon propos, ici, n’est pas de développer ce sujet sur les « revenus de la mort » mais de faire s’intéresser au sens de la vie que, justement, la mort lui donne …
Au niveau éthique, cette perspective de la mortalité peut nous faire emprunter des chemins de vie différents à nuancer à partir des extrêmes : « Eh bien, la vie est courte, profitons-en et satisfaisons tous nos appétits, prenons tout ce qu’il y a prendre... » s’opposant à : « La vie est courte, il n’y a donc pas de temps à perdre pour remplir notre mission terrestre et accomplir le maximum d’actes valorisant notre existence, celle d’autrui et surtout, la postérité … »
Vous l’avez tout de suite saisi, pour la majorité des individus vivant sur notre vieille planète, le sens que nous attribuons à la vie se situe à mi chemin entre ces extrêmes…
Par contre, pour la majorité des personnes qui ont frôlé ou connu la mort (dans les cas évoqué ci-dessus) le choc a été tel que, le plus souvent, le reste de leur existence est animé par des comportements et des agissements beaucoup plus humanistes qui les tiennent consciemment distant du matérialisme.
C’est un fait significatif intéressant à observer…
C’est bien cela qui, maintenant me fait dire que la mort donne effectivement tout son sens à la vie …
Amis lecteurs je vous laisse méditer à votre guise sur ses considérations et pour en finir avec cette pensée du jour je joins les paroles de cette magnifique chanson interprétée, il y a plus de 60 ans par Edith Piaf et les Compagnons de la Chanson qui, avec des mots simples, sur une mélodie émouvante et bien construite, constituent un magnifique enseignement sur notre condition de « Vivant mortel » …
Les Trois Cloches
(paroles et Musique de Jean VILLARD ( Gilles)
I
Village au fond de la vallée,
Comme égaré, presqu’ ignoré,
Voici, dans la nuit étoilée,
Qu’un nouveau né nous est donné ;
Jean-François Nicot, il se nomme.
Il est joufflu, tendre et rosé.
A l’église, beau petit homme,
Demain tus seras baptisé…
Refrain :
Une cloche sonne, sonne …
Sa voix, d’échos en échos,
Dit au monde qui s’étonne :
C’est pour Jean-François Nicot !
C’est pour accueillir une âme,
Une fleur qui s’ouvre au jour ;
A peine, à peine une flamme,
Encore faible qui réclame,
Protection, tendresse, amour !
II
Village, au fond de la vallée,
Loin des chemins, loin des humains,
Voici qu’après dix-neuf années,
Cœur en émoi, le Jean-François
Prend pour femme la douce Elise,
Blanche comme fleur de pommier,
Devant Dieu, dans la vieille église,
Ce jour, ils se sont mariés.
Refrain :
Tout’s les cloches sonnent, sonnent !
Leurs voix, d’échos en échos,
Merveilleusement couronnent
La noce à François Nicot.
« Un seul corps, une seule âme, »
Dit le prêtre, « et pour toujours !
Soyez une pure flamme
Qui s’élève et qui proclame
La grandeur de notre Amour ! »
III
Village, au fond de la vallée,
Des jours, des nuits, le temps a fui ;
Voici, dans la nuit étoilée,
Un cœur s’endort, François est mort.
Car toute chair est comme l’herbe,
Elle est comme la fleur des champs ;
Epis, fruits murs, bouquets et gerbes,
Hélas, tout va se desséchant.
Refrain :
Une cloche sonne, sonne !
Elle chante dans le vent…
Obsédante, monotone,
Elle redit aux vivants :
Ne tremblez pas cœurs fidèles !
Dieu vous fera signe un jour…
Vous trouverez sous son aile,
Avec la vie éternelle,
L’éternité de l’Amour.
Au Printemps, je cueille… En Eté, vais d’écueil en écueil… L’Automne venu, je me recueille… Et, l’Hiver, je vous accueille …
…Farfadet …