C'est le temps des vacances*, et le tourisme devient de circonstance...
Je vais donc vous parler de « mon pays », oui mais, Mirebeau est-ce bien mon pays ?... Je me pose la question parce que : primo, je suis né à Paris, ensuite, j'avais 7 ans quand, avec mes parents, nous sommes allés en Gironde où nous avons vécu 3 années avant d'arriver en Poitou à la mi année 1954 et c'est, depuis 1955, que notre famille demeure à Mirebeau (voir article : « Il y a 50 ans ») - secundo, depuis l'âge de mes études, en secondaire je n'ai pratiquement pas habité cette charmante localité. Les quarante années d'activité professionnelle, nous les avons, mon épouse et moi, effectuées en Normandie. C'est seulement depuis le début de l'année 2005 que nous sommes de retour ici à Mirebeau. - Tertio, ma mère était parisienne, par contre, mon père, lui, était originaire du sud du département de la Vienne. Alors que suis-je ? : Parisien, Normand, Poitevin ???...
Pour trancher, je dirai que, par la souche paternelle, par mon épouse originaire de l'Est de la Vienne et par le fait que, retraités, nous vivons maintenant à Mirebeau, je me sens donc l'âme poitevine et souhaite donc faire partie des « enfants » du pays mirebalais.
MIREBEAU - 86110( Vienne) - Chef-lieu de canton (10 communes) - arrondissement de Poitiers - Région : Poitou-Charente.
- Superficie : 1385 ha - Poupulation en 1999 : 2254 habitants.
- latitude : 46° 47' 09" Nord
- longitude : 00° 10' 57'' Est
- Altitude minimale 89 m - maximale : 158 m
Blason :
Ecartelé :
au premier et au quatrième de gueules au pal d'argent,
au deuxième et au troisième d'argent à la fasce de gueules
NB : Il y a un autre Mirebeau en France : il s'agit de Mirebeau-sur-Bèze 21310 en Côte-d'Or - Région : Bourgogne.
Un peu de géographie :
Dans les années « 50 » Un parisien, en provenance de Bressuire, égaré sur la D725, roule au pas derrière un troupeau de chèvres qu'une brave paysanne ramène des champs vers le village voisin de la Grimaudière. Du coup, il interpelle la meneuse de ce troupeau cornu :
- « Pardon madame pour Mirebeau, c'est bien la bonne route ?
- Vouais, mon fi olé ben la boune dyriection. Myrbiâ, olé un peu plus loin sur tchalle rout'; olé sur la taumuche, vous v'vrrez les dus kiochers dau villagh', le s'voyons d'loin.
- Merci madame ! » Le parisien dépassant le troupeau, reste perplexe à son volant. « La taumuche ? Qu'est-ce qu'elle entend par là, cette brave dame ? »
On va traduire pour lui le patois de la meneuse de chèvres : « Oui, mon gars, c'est bien la bonne direction. Mirebeau c'est un peu plus loin sur cette route, c'est sur la colline, vous verrez les deux clochers du village, ils se voient de loin »
Mirebeau est bien juché sur une colline (taumuche) dominant la région à 152m d'altitude.
Venant de l'Ouest ou du Sud, les deux clochers de ce chef-lieu de canton sont visibles jusqu'à 20 Km. La région autour de la cité est du type de campagne plate, plutôt monotone, peu boisée, pauvre en rivière et ruisseau. Des champs de labours, quelques rangs de vignes et des bosquets épars, donnent un semblant de relief à ce paysage austère. Le pays mirebalais est assis, sur le flanc légèrement pentu du bord méridional, le plus extrême, de la grande cuvette dudit bassin parisien, ici, limité par les premières marches du Haut Poitou. Les plissements du jurassique érodés par le temps et les âges constituent un sol calcaire grand fournisseur de matériaux de construction. Vers l'Est, la topographie des lieux est plus tourmentée avec, à l'opposé des calcaires blancs de la plaine à l'Ouest, les « sables verts » du crétacé qui forment des « lanières » en croissant aux confins du Mirebalais. Ainsi, deux natures géologiques distinctes façonnent les terres de la région et ont influencé le mode de vie des autochtones à travers sa longue histoire.
Où se trouve Mirebeau ?
Vous trouverez la ville, bordant la RN 147 (Limoges - Angers) sur l'axe Nord-Ouest - Sud-Est du département de la Vienne, à mi chemin entre Poitiers et Loudun. Ainsi, de Mirebeau, Poitiers est à 28 km, Angers à 105 km, Tours à 100 km, Limoges à 140 km, Nantes à 180 km, Bordeaux à 250 km, et Paris à 330 km.
FUTUROSCOPE à 25 km.
La Localité :
Mirebeau est le type même de la cité médiévale s'étant, en son centre, développé intramuros, soit à l'intérieur des remparts qui circonscrivent la ville . Sur plan, cette caractéristique apparait nettement avec ses rues principales coupées par un vaste réseau de petites rues circulaires..
Et maintenant ... un peu d'histoire :
Ces terres du pays mirebalais ont, bien sûr, été foulées par l’homme, déjà dans les temps préhistoriques se remarquant par des vestiges comme le Dolmen des Rochelles près de Champigny le sec (Canton de Mirebeau) Long de 3,5 m et large de 2,5 m, il se compose d’une table en grès reposant sur 3 piliers . Des fouilles ont permis de mettre à jour les ossements de quatre adultes et deux enfants.
Les Celtes ont, eux aussi, séjourné dans notre région et, dans des temps plus proche de notre histoire officielle, ont formé, la tribu des Pictons dont la numismatique confirme bien leur présence entre 121 et 50 avant Jésus-Christ. Puis vint l’époque des conquêtes romaines. Il y eu une division entre Pictons dont une partie se rallia vite à César derrière leur chef Duriatus alors que d’autres se sont joints aux armées de secours pour venir en aide à Vercingétorix assiégé dans Alésia… On connaît la suite : Les Gaulois vaincus adoptèrent la langue et le mode de vie des romains. Limonum (Poitiers) cité celte, devenue romaine conservera son nom. Pendant les 3 siècles de paix qui suivirent les campagnes se peuplèrent et se créèrent de nombreux villages au toponyme avec le suffixe « iacum » ce qui, plus tard, a donné des noms se terminant enr « é », en « Y », en « ay » Tercé , Chauvigny, Parthenay… Suivirent les temps obscurs des invasions barbares puis des Francs, qui, en s’installant, établiront la dynastie des Mérovingiens jusqu’à l’avènement des Carolingiens qui favorisa l’édifice de nombreux monastères. Dans la lutte contre les invasions, il convient de mentionner celle des Arabes, venus du Sud lesquels furent stoppés dans leur conquête à Poitiers par Charles Martel en 732. Dans le haut Moyen-âge Mirebeau prend petit à petit son essor comme village dépendant d’abord d’abbayes. C’est dans des archives remontant à l’an 1000 qu’on trouve mention de « Mirebellum » ( beau point de vue ) qui en 1050 devient « Mirabel », puis, en 1092, « Mirabellum » pour s’appeler définitivement « Mirebeau » en 1259.
C’est bien dans le Moyen âge que s’enracine l’histoire de Mirebeau, place forte, verrou, sur les contrées du pays Aquitain. C’est le tumultueux comte d’Anjou Foulques Nerra (ou le Noir) qui fait entrer Mirebeau dans la féodalité, y faisant construire un château. Son fils, Geoffroy Martel, après sa victoire à Moncontour, en 1033 retint prisonnier pendant 5 ans, Guillaume V duc d’Aquitaine et comte du Poitou…. C’est à partir de cette date que Mirebeau, comme seigneurie, appartiendra au comté d’Anjou jusqu’en 1790. Au XIV° elle sera érigée en baronnie relevant, avec Moncontour, du château de Saumur. La Baronnie de Mirebeau comporte 114 fiefs. Elle sera possédée au XIII°par les maisons Blason et de Bomez, repasse au XIV° à celle d’Anjou, puis aux Bourbon-Montpensier au XV° et enfin à la famille de Richelieu au XVII°…
Suivant ces fluctuations de l’histoire, Mirebeau traversera les siècles pâtissant des revers de fortunes et d’infortunes au cours des successions hasardeuses, (Remariage d'Aliénor d'aquitaine qui, en 1202, se serait réfugiée dans le château de Mirebeau) des malheurs entraînés par la guerre de 100 ans, puis des guerres de religion. Misères et splendeurs s’alternent également au cours de l’époque classique avant que sonnent les temps révolutionnaires à la fin du XVIII°. A savoir qu'en 1629, Louis XIII pour soutenir l’action du siège de La Rochelle, a ordonné la destruction du château de Mirebeau comme celles d’autres place fortes . Les pierres du château n’ont pas été perdues pour tout le monde. Avec, Richelieu a pu édifier son château en la ville portant son nom, distante de 7 lieues… Les remparts, à l’Est de Mirebeau, sont les seuls vestiges de ce château démantelé.
Je retiens ce fait singulier :
" Il semble que Marguerite de Bomez, comtesse de Roussy épouse de Jean de Roussy (fils de Robert de Roussy ce dernier, fait prisonnier, comme son roi Jean le Bon, à la bataille de Poitiers en 1356) est reconnue comme châtelaine de Mirebeau et de Blason et doit payer à sa sœur Mathilde de Bomez dame d’Etrépagny une rente annuelle de 460 livres "
Voilà bien un événement de la petite histoire qui me parle, ayant, moi le Farfadet, vécu 40 ans à Etrépagny ( Eure) avant de revenir habiter, ici, à Mirebeau. Un trait d’union, en parallèles dans le temps et dans l’espace, se rapportant à deux lieux qui me sont chers …
- Fadet le Farfa -
Ouvrage de Référence : "Histoires du pays Mirebalais" par Christian Perez - Edition SIRIUS
Remerciements à:
- "Cartes Michelin"
- "Google Earth"
- "Wikipédia" encyclopédie sur le Net.
- "France vue du ciel"
- "Office du tourisme du haut Poitou" Photo de la maquette de Mirebeau - Musée Mirebalais.
Hello PATRICK :-)<br />
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Lorsque l'on aime, on ne compte pas, aussi je suis revenu m'imprégner de cette belle région.<br />
Excellent dimanche à toi et ta famille.<br />
Bizzzzz
j'ai dû y passer en me rendant à Doué la Fontaine, puisque c'est sur la N 147! qui passe aussi près de chez moi, vu que j'habite un peu au sud de Bellac<br />
FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.