Historique :
La construction de l'église remonte au XIe siècle mais elle fut en grande partie rebâtie au XIXe siècle dans un style néo-roman.
L'origine de sa fondation tient à la vente, en 1052, de l’évêque de Poitiers Isembert II à l'abbé de Bourgueil et à un de ses moines, d'une portion de 8 arpents de ses terrains (environ 350 ares) pour y établir un prieuré et son église. Cet ensemble communautaire à vocation religieuse placé sous l'autorité d'un prieur, dépendra de l'abbaye de Bourgueil.
L'archevêque de Tours, Barthélémi seigneur de Mirebeau a contribué par un don important à la fondation du prieuré ; l'église fut donc construite sur son emplacement actuel avec un enclos abritant un cimetière en s’étendant vers l'Est. Un fief don l'évêque, au XIIe siècle, avait un revenu annuel de 2000 livres... C'est aussi dans cette partie, au Nord-Est de l'église Saint-André que sera construite l'église Saint-Pierre qui dépendra de l'évêque de Poitiers. Ces deux églises seront d'ailleurs protégées par l'extension de la muraille probablement construite au XIVe siècle pendant les troubles de la guerre de Cent Ans, ce qui agrandit considérablement la ville vers le Sud comme le souligne le cadastre de 1813. Non loin sera construite la léproserie Sain-Jacques.
Ainsi, vers le milieu du XIe siècle, cette église constituait, avec son prieuré, cloître, ses hébergements et son cimetière, une véritable communauté autonome installée hors les murs, au sud des remparts de la ville. Il subsiste de cet ensemble, une belle salle capitulaire et un corps de logis du XIIIe siècle, avec sa tour d'escalier surmontée d'un clocheton pyramidale en pierre. Lors de la reconstruction, les murs gouttereaux ont été conservés ainsi que la charpente qu'ils supportaient, mais il ne reste plus aucune trace visible de l'ancien édifice.
Descriptif...
La nef en pierres calcaires...
Bien que calquée sur le plan de l'ancienne priorale et reprenant sa disposition intérieure, l'église Saint-André apparaît comme un édifice entièrement du XIXe siècle. La construction de ses coupoles sur pendentifs constitue une prouesse architecturale, car elles furent élevées sans que l'ancienne charpente fût déposée... Mais ce souci d’économie est sans doute la cause de leur aspect surbaissé, retirant à la nef un élancement de grande ampleur. Pourtant le plan dessine 5 travées avec bas-côtés, transept, abside et absidioles en hémicycle, et c'est son tracé horizontal plutôt que ses élévations qui confère au vaisseau son allure imposante.
Du côté occidentale, un clocher porche forme narthex, et l'entrée se fait sous une tribune de pierre dont la balustrade finement ouvragée repose sur une corniche saillante portée par des modillons.
La salle capitulaire en pierres calcaires date du XIII e siècle, elle est reliée à la priorale par une porte percée dans le bas-côté sud ouverte sur une petite galerie. La salle présente des dimensions modestes , mais l'espace est organisé selon des proportions remarquables. Au centre deux piliers circulaires assez maigres, couronnés de chapiteaux sobrement sculptés de motifs floraux dans lesquels apparaissent trois feuilles de trèfle, portent élégamment la retombée des arcs. Il sont au nombre de huit, les diagonaux, les doubleaux et les formerets dont les nervures concourantes reposent sur les piliers centraux et confèrent à l'ensemble l'allure d'un palmier. Couverte de 6 voûtes gothiques bombées, cette petite salle capitulaire ressemble à un écrin ; datée du XIIIe siècle, elle a fait l'objet de restaurations malencontreuses au XIXe.
Ce chapiteau représente une gorgone combattant à coups de crocs des serpents entrelacés. La facture en est soignée. Il s'agit d'une recréation typique du XIXe siècle, selon une école qui, à la suite de Viollet-le-Duc, savait remplacer les pièces abîmées en en retrouvant l'esprit. Il est néanmoins possible que ce otif soit la copie d'un chapiteau ancien.
Les nervures et arcs formerets diagonaux et doubleaux qui prennent appui su les murs latéraux de la salle capitulaire reposent sur des culs-de-lampe ouvragés, représentant des têtes grotesques ou des chimères langue pendante. Au nombre de douze, ces figurines sans doute endommagées ont été restaurées au plâtre, lors des travaux de consolidation de la salle au XIXe siècle. On peut toutefois penser que, bien inspirées de l'esprit gothique, elles reproduisent assez fidèlement les modèles anciens dont certains subsistent en partie.