Dans le cadre du CENTENAIRE de CITROËN,
Réédition d'un article initialement publié le : 26/05/2015 à 10:48
En conséquence, La DS, aujourd'hui, est une star automobile de 64 ans...
Pour son lancement tout est mis en oeuvre pour que la DS prenne le pas sur sa concurrence, comme ici cette magnifique entrée dans la danse...
Quand elle fut présentée pour la première fois au public à l'occasion du salon d'Octobre 1955, la DS19 de Citroën a suscité autant d'admiration que d'étonnement. En ce temps là elle était plus que révolutionnaire, matérialisant une production visionnaire de ce que serait l'automobile en se projetant au moins trois décennies plus tard …
21 ans plus tôt, le Constructeur du Quai de Javel avait étonné le monde avec son innovante et bellissime Traction Avant, cette fois, avec sa remplaçante il laissait les spectateurs médusés. Citroën venait d'inventer la voiture du Troisième millénaire !…
Il suffit de mettre l'une et l'autre côte côte pour se rendre compte de l'énorme bond en avant fait en 1955, pas la marque au double chevron...
Ici, deux répliques au 1/18 de la Traction 15CV et de la DS19, au premier plan... Changement de style mais toujours une sublime allure !...
Retour sur images… Juste dans l'après guerre, le souci majeur de Pierre Boulanger, alors grand-patron de Citroën entreprise de constructions automobiles passée sous la férule des Michelin, tient au remplacement de la Traction Avant qui, en cette année 1955, arrive en fin de carrière et dont les indéniables qualités de tenue de route ont établi sa renommée d'excellence auprès d'une clientèle aussi fidèle qu’exigeante.
Il fallait oser ! En présentant une auto dont la carrosserie aux lignes futuristes abritait sous sa parure ultra-moderne, un panel époustouflant des solutions techniques les plus avancées et innovantes touchant le confort, le dynamisme, l’efficacité routière et la sécurité, on allait voir tout ce qu'il faut voir et surtout vivre une expérience de conduite et de la manière de voyager comme jamais cela ne s’était présenté jusqu'alors, en prenant le volant mono-branche de cette redoutable routière qui, dès sa sortie, a rendu sa devancière, pourtant adulée par le plus grand nombre des automobiliste de ces temps là, définitivement obsolète.
Au cours de ses 20 années de productions, ce sont 1455746 DS qui on été fabriquées dont 1330755 exemplaires ont été destinés à la clientèle française.
Au premier regard, c'est sa silhouette aérodynamique qui saisit : en proue, pas de calandre, mais un capot moteur plongeant jusqu'au pare-chocs, entre les deux phares ronds encastrés dans les ailes et son carénage total des soubassements ; dans le profil, la ligne de caisse fuit vers l'arrière en s'abaissant doucement, puis, dans le prolongement d'un grand pare-brise panoramique, une surface vitrée importante se caractérise par l'absence d'encadrement aux vitres des portières. Dans le plan de la custode, la vitre arrière bombée aux extrémités, prend une inclinaison qui se prolonge harmonieusement dans le profil doucement pentu du couvercle de coffre. Les trains roulants, suivant un empattement conséquent, sont répartis aux deux extrémités de l'ensemble compartiment moteur et habitacle, et font que la voiture semble comme posée sur un « tapis roulant » façon landaulet. La singularité de ces éléments d'une rigoureuse liaison au sol, tient aussi à la différence entre voie avant large et voie arrière plus étroite. L'impression qui se dégage de cet ensemble incomparable va dans le sens de la redoutable disposition pour suivre la route à la perfection et en dominer tous les pièges. C'est l'ultra routière par excellence et les premiers conducteurs qui auront le privilège de prendre son volant feront aussitôt ce constat.
On doit le dessin de la DS à la collaboration du sculpteur designer italien Flaminio Bertoni et de l'ingénieur André Lefebvre.
La DS vient de marquer du sceau de la modernité la plus aboutie et innovante, l'histoire de l'automobile où, dès lors, elle fait date.
69 exemplaires seront produits en 1955, l'année de sa présentation... 10589 sortiront des chaînes de montage l'année suivante, 28592, en 1957, puis 52466 en 1958. Dans les années « 60 », la DS atteint une cadence de production moyenne de 86140 exemplaires annuels et bat son record de production en 1970 avec 103622 unités produites. Dans les années qui suivent, elle subit les contrecoups de la limitation de vitesse et de la crise pétrolière : de 96990 véhicules sorties d'usine en 1973, la production tombe brutalement à 40039 en 1974 et à 718 seulement en 1975... C'est à cette époque , le 15 Avril 1975 que s'arrête la fabrication de cette voiture extraordinaire qui, depuis l'automne 1974 est alors remplacée par la CX.
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L'originalité technologique :
Outre sa singularité esthétique et ses conceptions très en phase avec les lois de l'aérodynamisme les plus pointues, les organes techniques et les équipements de cette nouvelle venue sont eux-mêmes avant-gardistes et procurent à l'auto un comportement routier hors pair tout en maintenant un confort de roulement exceptionnel. Une suspension hydro-pneumatique douce au débattement souple et à l’amortissement progressif avec réglage de la garde au sol depuis l'intérieur, la transmission aux roues avant avec commande de vitesse entièrement hydraulique couplée avec un embrayage automatique, la direction commandée par un volant mono-branche à l’assistance parfaitement dosée la rendant douce et précise à la fois, le freinage assisté disposant de disques à l'avant aussi efficace qu'endurant sont autant de dispositifs exceptionnels et innovants qui constituent les atouts majeurs de cette berline faite pour les grands voyages.
Concernant le groupe moto-propulseur, là, il n'y a pas de surprise, puisque l'on retrouve celui de la Traction : le 4cyl de 1911 cm3 (11CV fiscaux), développant 75 CV. Cette mécanique évoluera dans le temps, les 3 paliers du vilebrequin passant à 5 puis, étant doté de l'injection électronique et d'une augmentation de cylindrée à partir des années « 70 », le moteur de 2347 cm3 (13CV fiscaux) développe 143 CV permet de propulser la DS 21 jusqu'à 188 km/h ce qui constitue une progression de 50 km/h par rapport aux premières DS.
C’est en montant à bord que l'on prend aussi la mesure de la vocation grande routière de la DS. Là encore, tout a été pensé et réalisé pour le confort et répond aux canons d'un esthétisme et d'une ergonomie ultra-modernes
La planche de bord, au dessin très futuriste court sous le pare-brise sans sailli autre que celle du bloc comportant les instruments de bord et qui surmonte la console timonerie associée aux diverses commandes, avec petit levier de vitesses supérieur à verrouillage cranté dans le plan horizontal.
Sur le plancher, à la place du conducteur, on ne trouve qu'une pédale d'accélérateur (pas de pédale d'embrayage) et, pour le freinage, un bouton rond qu'il faut presser avec pondération afin de ne pas opérer un blocage intempestif des roues.
Les sièges avant spacieux bien rembourrés assurent un bon maintien, à l'arrière le même moelleux de la banquette avec son accoudoir central est d'autant appréciée qu'il reste une place royale pour étirer ses jambes.
L'attentat du Petit-Clamart contre de Gaulle
Dans la soirée du 22 août 1962, toutes les radios interrompent leurs émissions pour une information spéciale : " Un attentat vient d'être dirigé contre le président de la République. Sa voi...
http://www.histoire-en-questions.fr/personnages/de%20gaulle%20clamart.html
La DS, celle présidentielle du général de Gaulle, est entrée dans l'histoire ce 22 Août 1962...
Les premiers modèles furent affectés par les pannes rédhibitoires au niveau des circuits d'huile alimentant les divers systèmes hydrauliques, mettant alors en échec les passages de vitesses au niveau de la boîte, l’assistance de la direction, et le réglage du site au niveau des suspensions. Ces défauts furent circonscrits après que furent formés les techniciens et les mécaniciens opérant dans les concessions et agences de la marque.
Il est évident qu'au cours de ces années qui voient aussi s'étendre considérablement nos infrastructures autoroutières, la DS y trouve son terrain de prédilection. En dépit de l'absence d'un 6 cylindres comme en sont le plus souvent équipées ses rivales d'outre-Rhin, la DS prend le pas en matière de comportement routier, de confort de roulement et d'efficacité du freinage. Elle peut maintenir des cadences de vitesse élevée sur autoroute en toute sécurité.
Je n'ai jamais possédé une telle voiture mais je me souviens d'en avoir conduit une en Octobre 1965. C'était celle d'un collègue éducateur qui m'avait laissé le volant de son ID19 pour parcourir la distance entre Montfort l'Amaury et Etrépagny où j'allais être embauché le soir même...
M'en reste une impression de grande douceur et de liberté ...
Source images et illustrations : "Automobilia" N° 2 et N° 21