Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Mirebalais Indépendant

La Vie d'ici et d'ailleurs - Patrimoine : d'hier à aujourd'hui, un monde riche de son passé, a forcément un Avenir ...

Publié le par FARFADET 86
Publié dans : #Voyage en Grèce - Août 1970

Dimanche 30 Août 1970 - Zurich (Suisse) :

Réveil sous la pluie qui tombe en cataracte,  c’est l’inondation jusque sous notre tente…
Heureusement, pour se réchauffer, le petit déjeuner est copieux mais l’humeur est variable, et nous ne sommes pas très loquace…
Démonter le campement et plier les tentes sous la pluie battante, ne nous permet pas de retrouver le sourire, les jurons ponctuant la manœuvre. Il faudra vite faire sécher tout notre équipement à notre arrivée …
Oui, c’est bien ainsi, sous ces auspices chagrins, qu’a commencé cette dernière journée de notre expédition …

Il est 9H25 exactement,  quand nous quittons le camping  du bord du lac zurichois …  (Dans son carnet de bord,  Anne-Marie a noté  84840 km au compteur de la Simca 1000)...
La pluie cesse de tomber juste avant que nous arrivions à Bâle.
Nous nous arrêtons dans cette ville où il était prévu que nous rendions visite aux parents de notre patron. (G.D. directeur du  centre Saint Martin est Suisse bâlois) Nous sommes fort bien reçus par ce vénérable couple qui nous offre la collation. Ils sont heureux d’ouïr nos aventures grecques…

A Midi, nous repartons, le soleil est réapparu.
Quelques minutes plus tard, nous passons la frontière et rentrons en France  (Simca 1000 : 84942 km )...

J’ai la gorge serrée … Ce voyage et notre aventure qui tirent à leur fin … l’éloignement de Dominica … ou bien une curieuse prémonition ?... En tous cas, nous filons vers la Normandie … Les kilomètres s’enchaînent…
Passé Vesoul, des vibrations sporadiques se font ressentir dans la transmission qui court sous le  plancher de la voiture ; ça dure peu de temps mais ça revient régulièrement ; je commence à m’inquiéter … je réalise aussi que nous n’avons pas fait la vidange moteur comme prévu,  sinon fait l’appoint en huile avant de partir le matin même, de Zurich .. Et puis aujourd’hui, dimanche on va avoir du mal à trouver la station permettant d’effectuer cette opération d’entretien…
Poursuivant notre route sur la N19, nous passons Langres … A la radio, Jo Dassin chante "l’Amérique , l’Amérique !  Oui je la veux et je l’aurai ... l’Amérique !..." …
Les vibrations sont de plus en plus fréquentes et se font ressentir jusque dans le levier de vitesses qui vibre par à coups…

 

Humes... il y a 50 ans jour pour jour ...
Sur la carte : N 19 à Humes Arrêt moteur Anglia - Vue en plan - Photo google de l'endroit du stationnement de nos véhicules et du café à proximité aujourd'hui, semble-t-il, décalé sur la gauche de l'image. A l'époque il se trouvait là où il y a les marches..Sur la carte : N 19 à Humes Arrêt moteur Anglia - Vue en plan - Photo google de l'endroit du stationnement de nos véhicules et du café à proximité aujourd'hui, semble-t-il, décalé sur la gauche de l'image. A l'époque il se trouvait là où il y a les marches..

Sur la carte : N 19 à Humes Arrêt moteur Anglia - Vue en plan - Photo google de l'endroit du stationnement de nos véhicules et du café à proximité aujourd'hui, semble-t-il, décalé sur la gauche de l'image. A l'époque il se trouvait là où il y a les marches..

16H … Humes… petite montée en milieu de bourg… la voiture s’immobilise … c’est la panne … Tentative pour redémarrer, sollicitation du démarreur…. rien …  pire,  on n’entend même pas le démarreur fonctionner…  tout semble bloqué …  Je ne dis rien mais ne me fais pas d’illusion. Cette fois, c’est la méga panne …
Des voitures sont à l’arrêt derrière nous. On se fait injurier. Daniel vient au devant de moi …  À mon expression, il comprend que cette fois, on est bien "en carafe"…  Nous poussons la voiture plus loin et la garons sur le bas côté, redonnant le passage à ceux que nous obstruions …
On lève le capot … ça sent l’huile mais rien ne fume…. Tous nouveaux essais tentés pour démarrer sont vains  … le moteur est « serré »…  nase… C’est fini, nous n’irons pas plus loin avec l’Anglia…
Il y a un café tout proche. Nous nous y rendons, prenant rafraîchissement et surtout nous  renseignant pour trouver un garage. Les cafetiers sont très gentils et contactent pour nous nous un mécano du coin qui, s’étant déplacé, confirme que le moteur de l’Anglia est "out" … ( C'est la fin Août aussi...)

Conseil de guerre ...  Il faut pourtant rentrer en Normandie. Une partie de notre groupe peut le faire par la route, les autres doivent prendre le train. Une chance, Langres n’est qu’à 6 km où nous avons la gare, sur la ligne Paris Bâle …
Et l’Anglia ?... Elle ne peut être réparée dans l’immédiat. De toute manière, la casse moteur va coûter cher … un échange standard est envisageable… mais cette voiture est vieille, en vaut-elle la peine ?… Je réalise que cela tiendra du pansement sur une jambe de bois … la décision est vite prise. On laisse l’Anglia, bonne pour la casse … Dans un premier temps, le garagiste du coin ne veut pas récupérer la voiture. Avec Daniel, nous allons à Langres, d’abord prendre des billets de train pour nous, les 3 occupants de l’Anglia, puis quérir un ferrailleur. Nous obtenons bien les billets retour mais de ferrailleur, nous nous n’en trouvons pas et ne pouvons perdre notre temps à courir la contrée pour en dénicher un … Finalement le garagiste de Humes accepte de nous reprendre l’Anglia contre son prix en poids ferraille estimé à 50 F.   On ne tergiverse pas, l’affaire est vite conclue… au moins, ça paye en partie notre billet retour …
Sans perdre un instant, nous déchargeons l’Anglia. Par chance on parvient à fixer la galerie sur le pavillon de la Simca 1000 qui se retrouve, à son tour, chargée comme une bourrique.   Photos souvenirs ...

 

Adieu Anglia ! à 380 km de l'arrivée , si près du but après ce long voyage...Adieu Anglia ! à 380 km de l'arrivée , si près du but après ce long voyage...
Adieu Anglia ! à 380 km de l'arrivée , si près du but après ce long voyage...

Adieu Anglia ! à 380 km de l'arrivée , si près du but après ce long voyage...

Emmanuel prévient nos patrons à Saint Martin pour leur dire que nous arriverons certainement tous, qu’en milieu de nuit …

17H45, nous récupérons nos bagages personnels,  Daniel nous conduit, Maguy, Emmanuel et moi à la gare de Langres.  Notre train pour Paris est à 18H15 …Une demi heure plus tard nous sommes installés dans un compartiment … Nous restons un long moment silencieux… puis on se sourit, pour enfin éclater de rire… J’ai quand même comme un nœud, là, sur l’estomac… J’aurai tellement voulu aller au bout de ce voyage avec l’Anglia … Eh bien non, ça ne sera pas, la  petite Ford nous a lâché à 380 km du but, après avoir effectué un périple de presque 9000 km en à peine un mois… Nous avons relevé sur son compteur 149108,6 km …

Repartis à 18H40 de Humes, à bord de la Simca 1000, nos trois amis, Daniel, Anne-Marie et Roselyne poursuivent le chemin jusqu’en Normandie
- 20H30, il passent à Troyes (85316 km)  puis Sens, un peu plus d’une heure plus tard ( 85385 km), remontent sur Paris. Passant par le sud de la capitale, ils arrivent à Saint Martin à 1H20 du matin  ( 85636 km)

De notre côté nous arrivons un peu avant 22H à Paris, gare de l’Est. Nous prenons un taxi pour aller à la gare Saint Lazare. Environ, une heure plus tard, nous avons un train à destination de Gisors où nous arrivons à minuit et quart …

 

 

Notes du 30 Août 1970 dans le carnet de bord d'Anne-Marie - Petit corectif ce n'est pas à 6Km de Belfort mais de Langres.

Notes du 30 Août 1970 dans le carnet de bord d'Anne-Marie - Petit corectif ce n'est pas à 6Km de Belfort mais de Langres.

Lundi 31 Août 1970 :
1H40, Daniel vient nous récupérer à la Gare de Gisors … Il est tout  juste 2H du matin quand nous passons le portail du Centre Saint Martin …

Nous ne tardons pas à aller nous coucher … la tête pleine des images d’un voyage au long cours agrémenté de merveilleuses découvertes, de surprises en tous genres, constituant une formidable aventure humaine où, comme vous l’avez pu lire, la drôlerie de l’existence, n’était nullement absente, reléguant cette fabuleuse épopée au compte des souvenirs inoubliables…  
Et là-bas, sur un terrain vague du plateau du Morvan, une petite voiture grise est parquée définitivement au milieu d’autres épaves… Je l’avais baptisé « Bellinda »… ça, je crois bien que je ne vous l’avais pas dit …

Le portail d'entrée du Centre Saint-Martin...

Le portail d'entrée du Centre Saint-Martin...

Commenter cet article
G
Quelle bonne époque que celle oû l on... ecrivait notre voyage sur un petit carnet pour garder les souvenirs .. mieux que les photos de smartphone .. une petite erreur de trajet avec la carte michelin ..pas le gps .. un renseignement sur la route à un gars du coin qui nous repond avec son accent .. tout etait noté et nous faisait mieux revivre par la suite ce voyage si apprécié parce que rare à l époque .
Répondre
F
Merci Gilbert Bloudeau pour ce commentaire avisé . Si vous êtes intéressé par le récit de ce voyage en Grèce,ça commence à ce lien sur mon blog avec lien à chaque bas de page, à droite, pour la lecture du chapitre suivant ( 18 au total) http://www.mirebalais.net/-
M
Je n'ai pas fini de lire ton périple grec vu que je me suis mise en pause avant ! Mais voilà que tu repostes ce passage, du coup je le lis dans le désordre ce qui au final n'a pas bien d'importance. J'aime ta façon de le raconter...Comme tu le vois je suis de retour et reviendrais te lire avec grand plaisir tout doucement...J'espère que vous allez bien tous les deux. Belle semaine
Répondre
F
Bonjour Manou, <br /> Merci de ta visite, j'ai publié cet épisode final du voyage en grèce parce que ça faisait exactement 50 ans que cette panne contrariante est survenue seulement à quelques centaines de kilomètre du retour au bercail après tant de kilomètres parcourus depuis le début du voyage...<br /> En fait, pour toi je mettrais le lien de l'épisode à suivre au bas de mes commentaires sous tes articles, comme ça, tu reviendras systématiquement au bon endroit pour reprendre ta lecture.du voyage en Grèce année 1970.<br /> Amitiés des farfadets du Poitou.
M
Quelle aventure! Mais racontée avec humour, elle se lit comme un roman!<br /> Tout a fini par bien se terminer, c'est l'essentiel...<br /> Bonne fin de dimanche,<br /> Mo
Répondre
D
Quel sacré voyageur tu fais !!!
Répondre
É
Bonjour Monsieur le Mirebalais d'Aquitaine ami des farfadets et des baudets !<br /> Je me souviens bien de l'Anglia de mon grand-père. Je devais avoir treize ans en 1970 mais je me souviens qu'elle était blanche, et que les sièges nous brûlaient les cuisses lorsqu'il faisait chaud.<br /> Que d'épopées dans ces voyages que vous nous contez là ! A l'époque, les voitures fumaient dans les côtes et tombaient en rade de temps en temps ; on pouvait alors les réparer ou les rafistoler. Aujourd'hui ce n'est plus possible, on vous change le parebrise et les phares si le moteur d'essui-glaces rend l'âme.<br /> Merci Monsieur Farfadet pour ce récit qui nous permet de voyager, à l'heure où il ne fait pas bon mettre le nez, et les yeux, et les oreilles, alouette gentille alouette ♫ dehors à cause des microbes.<br /> Très cordialement.<br /> Excellente journée !
Répondre
É
J'ai mis à votre attention, Monsieur l'amoureux des belles voitures anciennes, des photos de mes dessins de vieux tacots dans mon blog.<br /> Très cordialement, je vous salue bien bas, amicalement, tchin tchin, on trinque mais on ne se fait pas la bise, y a des microbes dans l'air(de rien).
F
Bonjour Eliane,<br /> En fait s'il y a une ancienne voiture que j'aimerai toujours avoir , c'est bien celle-ci : la Ford Anglia ... trop chou cette voiture et que de souvenirs avec ...<br /> Oui les sièges en skaï (ceux de mon Anglia étaient rouge), ça brûlai bien les cuisses quand le soleil tapait dessus <br /> L'autre auto sympa avec laquelle j'ai fait des milliers de kilomètres et ai connu avec de belles aventures (comme celle de connaitre mon épouse Annie) c'est la "4L" que j'ai eu après l'Anglia ...<br /> Oui, par ces temps on voyage surtout dans sa tête ...<br /> Amicalement <br /> Bon dimanche

Profil


FARFADET 86
Sexe : Homme
À propos : Retraités à Mirebeau* (Vienne), depuis janvier 2005, avec mon épouse, nous étions accompagnateurs de personnes handicapées mentales, ceci pendant 40 ans, dans un Foyer de Vie, en Haute Normandie.

Archives

langues

 

Hébergé par Overblog